Fanny LORHO
Fanny LORHO - Etude des déterminants et des conséquences de la reconnaissance perçue au travail. Thèse sous la direction d’E. Fouquereau, co-encadrée par S. Chevalier. (Bourse CIFRE).
Résumé de la thèse
Selon une enquête récente de 2018 (Odoxa/Dentsu Aegis Network), 49% seulement des salariés français se disent être « reconnus à leur juste valeur » dans leur travail. Ce constat est d'autant plus alarmant que la reconnaissance au travail est considérée par les experts du champ comme un déterminant majeur d'attitudes et de comportements positifs tant pour les travailleurs que pour les organisations professionnelles. En effet, la reconnaissance au travail est par exemple corrélée positivement à l'engagement au travail, à la performance et à la satisfaction au travail (Gavrancic, 2013). De plus, selon Bichsel (2014), les salariés ayant bénéficié à minima d'une pratique de reconnaissance sont plus à même de parler positivement de leur entreprise à l'extérieur de celle-ci, et ce, quelle que soit la nature de cette pratique. A l'inverse, le manque de reconnaissance perçue est un prédicteur de l'intention de quitter l'entreprise (Angliss, 2007, Dutton, 1998, Henryhand, 2010, Saunderson, 2004, in Burell, 2014). Dans la continuité de ces travaux, de nombreux auteurs (e.g., Shonubi et al., 2016) concluent que dans les secteurs concurrentiels et évolutifs, structurer les pratiques de reconnaissance en lien avec les objectifs et les cultures des entreprises devraient conférer à celles-ci l'énergie dont elles ont besoin pour réussir, en permettant notamment d'accroître le potentiel de leurs travailleurs. Cependant, il demeure à ce jour difficile d'évaluer les diverses formes de reconnaissance perçue au sein d'organisations telles que Worldline en raison de l'absence d'outil scientifiquement valide. Le premier objectif de ce programme doctoral visera donc la création et le développement d'un outil psychométriquement valide de mesure de la reconnaissance au travail adapté au secteur de l'économie marchande. Nous bénéficierons pour cela de l'appui de Atos Worldline, entreprise du secteur de l'ingénierie informatique et financière. Le second objectif tentera de répondre à la question suivante : Quels sont les freins et les leviers à la perception de pratiques de reconnaissance dans une organisation en BtoB telle que Wordline? Pour ce faire, nous testerons un modèle incluant divers types d'antécédents de la reconnaissance au travail. En effet, la reconnaissance perçue dépend à la fois de facteurs contextuels (e.g., facteurs interpersonnels, organisationnels) mais aussi des caractéristiques (e.g., âge, traits de personnalité) du récepteur de la reconnaissance (e.g., l'âge (Dufour, 2012)). Nous nous centrerons dans notre travail doctoral plus particulièrement sur l'une de ces caractéristiques qui est le genre des salariés, notre programme doctoral interrogera donc l'impact différentiel du genre sur la perception de la reconnaissance en entreprise. Enfin, notre troisième objectif supposera d'analyser les diverses conséquences attitudinelles (e.g., satisfaction au travail) et comportementales (e.g., turnover) de diverses pratiques de reconnaissance observées au sein de Wordline (e.g., évènement de valorisation entre pairs), ainsi que le rôle modérateur du genre sur ces relations.
Mots-clés de la thèse : Reconnaissance au travail, qualité de vie au travail, genre