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Farah BEN BRAHIM

Farah Ben Brahim
Farah BEN BRAHIM (2019). Cybersexualité compulsive et consentement : de l’accès précoce et massif à la cybersexualité aux relations sexuelles coercitives ? Thèse en cotutelle internationale sous la direction de R. Courtois et Y. Khazaal (Université de Lausanne - Suisse).




Résumé de la thèse :
En France, l’âge moyen d’accès à la pornographie est d’environ 14 ans ½ quel que soit le genre avec parfois des accès précoces dès l’âge de 9 ans. Près de 50% d’entre eux tentent de reproduire des scènes qu’ils ont vues où les hommes sont réduits à leur performance sexuelle et exercent fréquemment des formes de violences à l’égard de leur partenaire. La cybersexualité inclue les activités sexuelles observables et pratiquées sur Internet : visionnage érotique, consommation de pornographie, accès au sexe via les webcams, chats sexuels et jeux sexuels en ligne etc.
La cybersexualité compulsive s’approche de l’addiction sexuelle et se caractérise par la répétition, la difficulté ou l’absence de contrôle de l’usage. Elle touche environ 8% des usagers de la cybersexualité. Les origines de la cybersexualité compulsive sont encore mal déterminées. Elles pourraient concerner des traits de personnalité spécifiques comme des traits sexuels compulsifs, des motivations d’ajustement face au stress et aux humeurs dépressives, ou des difficultés d’autorégulation. Cette cybersexualité compulsive est aussi associée à des antécédents de violences physiques et sexuelles. Les antécédents de violences sexuelles subies favoriseraient la reproduction de violences à l’égard des partenaires, mais aussi le risque plus élevé d’y être à nouveau exposé.
Les relations avec manipulations sexuelles coercitives se définissent par le recours à des stratégies qui visent à obtenir d’une autre personne un engagement dans une relation sexuelle malgré son refus initial ou l’absence de son consentement libre et éclairé : séduction insistante, manipulations verbales et psychologiques, menaces physiques, recours à la force (rare), recours à des substances psychoactives notamment en contexte de soirées « festives ». Environ 30% des étudiant.e.s déclarent avoir subi des relations sexuelles coercitives durant leurs études et 15 à 35% reconnaissent avoir exercé ce type de pression. La plupart des situations de coercitions sexuelles ne sont pas légiférées. Il existerait un continuum entre la population générale et celles des auteurs d’infractions à caractère sexuelle détenus ou non.
Les facteurs généralement associés aux relations coercitives sont des traits de domination sexuelle, d’addiction sexuelle, d’antécédent de victimisation sexuelle pendant l’enfance, de harcèlement sexuel à l’âge adulte et des problèmes de régulations émotionnelles. Les comportements de coercitions sexuelles sont fréquemment en lien avec une adhésion au mythe du viol, à une hostilité envers les femmes qui peut être associée à une légitimation de la violence envers celles-ci.
Nos recherches visent à éclairer les relations entre la cybersexualité compulsive et les relations sexuelles coercitives, à travers les facteurs qui ont contribué à la mise en place d’une cybersexualité problématique et les déterminants qui vont réguler la relation à l’autre, en population générale et auprès d’auteurs d’infractions à caractère sexuelle.


Mots-clés de la thèse : Cybersexualité compulsive ; Addiction sexuelle ; Consentement ; Relations coercitives ; Auteurs d’infraction à caractère sexuel.
Compulsive cybersexuality; Sexual addiction ; Consent; Coercive relationships ; Sexual Offenders.